Depuis quelques années, et partout dans le monde, les écoles supérieures n’ont que le mot “alternance” à la bouche. En France on parle de contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, en Allemagne de système dual et au Québec d’enseignement coopératif. Mais alors, d’où vient l’alternance, et pourquoi est-elle si populaire ?
L’alternance, définition
C’est LA formation coqueluche du moment. D’ailleurs, un nombre toujours plus grand d’écoles supérieures proposent leurs cursus en alternance. Cela fait déjà plus de 20 ans que l’ISFJ a compris le besoin des étudiants de se professionnaliser au plus tôt de leur formation, afin de favoriser une entrée brillante sur le marché du travail.
Les étudiants en alternance suivent non seulement un solide enseignement scolaire (théorique et pratique) mais acquièrent également une expérience professionnelle, aujourd’hui indispensable. Ils se voient aussi attribuer un statut bien particulier qui apporte de nombreux avantages tels que la prise en charge complète de ses frais de scolarité et le versement d’un salaire mensuel pour le travail effectué en entreprise. À l’ISFJ, de la deuxième à la cinquième année, les apprentis journalistes intègrent un parcours en alternance qui découpe leur semaine entre école et entreprise.
Si on parle beaucoup d’elle ces dernières années, la création de l’alternance ne date pourtant pas d’hier. Les plus anciens contrats remontent même à un peu avant la Révolution française.
1851
1851, c’est l’année de la toute première loi sur l’apprentissage. Sans être très efficace pour autant, cette loi tente d’instaurer quelques règles pour discipliner le cadre de ces formations. Formations qui, à leurs débuts, se faisaient essentiellement dans les métiers de la production manuelle tels que l’artisanat. En le 4 juillet 1919, elle est complétée par la loi “Astier” (nom d’un parlementaire notamment connu pour s’être impliqué dans le combat contre les problèmes liés à l’enseignement technique). Passées ces lois, le nombre officiel d’apprentis augmente, et ce n’est que le début.
1937
Le 10 mars 1937, est l’occasion d’une nouvelle loi concernant les contrats en apprentissage. La loi Walter et Paulin donne à la Chambre des métiers un rôle majeur dans l’organisation des contrats d’apprentissage. Désormais les apprentis comme les artisans qui les forment doivent signer un contrat qui mentionne notamment : l’obligation de suivre un cours professionnel ainsi que de passer un examen de fin de formation. Restent pourtant certains détails à ne pas être réglementés. Des détails on ne peut plus important et qui soulèvent encore des discussions de nos jours, à savoir la rémunération des apprentis et le financement de l’apprentissage. D’ailleurs, dans les années 60, le nombre d’apprentis va graduellement diminuer puisque l’État impose l’obtention du fameux Baccalauréat.
1987
Le 23 juillet 1987, c’est le début des formations en apprentissages telles qu’on les connaît aujourd’hui. Philippe Séguin élargit l’apprentissage à tous les diplômes et titres disponibles en voie professionnelle et technologique. L’apprentissage devient une formation à part entière et reconnue. Les regards changent enfin, et de plus en plus de domaines d’activités s’intéressent à ces étudiants déjà formés, et aptes à rejoindre une industrie ou un domaine d’expertise à part entière.
2003
Courant 2003, une toute nouvelle école de journalisme ouvre ses portes. Son but : former des étudiants professionnels, aptes à rejoindre immédiatement une rédaction en activité. L’Institut Supérieur de Formation au Journalisme, l’ISFJ, promeut un système de formation axé sur la mise en pratique directe des acquis théoriques. Comment l’ISFJ s’y prend ? Grâce à des cursus en alternance bien sûr. Grâce au temps passé en entreprise, les étudiants apprennent à se professionnaliser et sont prêts à intégrer le marché du travail dès leur diplomation.
2005
Le 9 juin 2005, Jean-Louis Borloo (ministre) et Henri Lachmann (président de Scheinder Electric) réunissent les entreprises qui signent la Charte de l’apprentissage, créée en partenariat avec l’Institut de l’entreprise. Près d’une centaine d’entreprises valide la Charte et la signe : les deux tiers d’entre elles font partie du CAC 40.