Les journalistes sont, dans le cadre de leurs activités professionnelles, soumis à des obligations déontologiques. Ces contraintes, qui visent à garantir une information viable et de qualité, sont assorties de droit en faveur des professionnels. Lesquels sont-ils et peut-on parler de la construction d’un droit fondamental du journaliste ?
Charte de Munich et déontologie du journaliste professionnel
Le journaliste professionnel bénéficie d’un régime juridique spécifique, qui tend à protéger ses droits fondamentaux en vue d’offrir aux citoyens une information libre et exempte d’opinions subjectives.
La Charte des devoirs et des droits des journalistes dite « Charte de Munich » impose 10 obligations, ou devoirs aux journalistes. Dans le même écrit, 5 droits fondamentaux sont édictés afin de protéger les professionnels du secteur :
– Le libre accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter librement.
– Le refus de toute subordination contraire à sa propre ligne de valeurs.
– L’impossibilité d’être contraint d’exprimer une opinion contraire à ses convictions.
– L’information obligatoire à l’équipe rédactionnelle de décisions importantes impactant la vie quotidienne de la rédaction (embauche, licenciement, mutation, etc.).
– Le droit de bénéficier des conventions collectives professionnelles du secteur et à obtenir un contrat de travail à la rémunération suffisante pour couvrir ses besoins matériels et moraux.
Journaliste : peut-on parler d’un droit fondamental ?
La protection offerte par la Charte de Munich met en avant un point essentiel de la protection des journalistes : le droit fondamental à la liberté et l’indépendance. Ce droit est aussi protégé par la loi du 29 juillet 1881 garantissant la liberté de la presse (bien que toutefois cette disposition législative soit limitée par le respect des lois nationales en vigueur). Par exemple, le droit d’informer librement ne peut aller à l’encontre du droit des personnes mises en cause : interdiction de la calomnie ou respect de la vie privée notamment.
On peut considérer cette protection comme instaurant un véritable droit fondamental pour les journalistes. Ils sont ainsi protégés par la loi, car le respect de ce droit d’investiguer librement permet de garantir que le journaliste remplira ses missions, cruciales pour les sociétés démocratiques : divulgation d’une information véridique et vérifiée depuis un point de vue non assujetti au pouvoir en place.
Afin que les journalistes aient un droit fondamental véritablement respecté et protégé, il est essentiel qu’il soit reconnu en pratique. Pour y parvenir, les professionnels du secteur doivent avoir conscience de leurs prérogatives et s’attacher à proposer une information de qualité. C’est pour cette raison que l’ISFJ met un point d’honneur à sensibiliser ses étudiants aux droits et devoirs édictés dans la charte déontologique de la profession. Les étudiants du Parcours Journalisme de l’établissement bénéficient de nombreux stages en alternance et d’une immersion totale dans la vie d’un véritable journaliste professionnel dès la première année de leur cursus.
Malheureusement, il n’est pas rare de voir le droit fondamental des journalistes bafoués, notamment dans des régimes totalitaires et liberticides. Quotidiennement, des journalistes sont encore enfermés, muselés voire condamnés de par le monde en raison des dénonciations de leur système politique.