L’enquête journalistique est un travail d’investigation de fond qui doit impérativement précéder la mise en forme d’un rendu professionnel (article écrit, reportage, flash info etc.). Elle permet de donner un socle factuel et véridique au propos et à ce titre garantit la qualité de l’information diffusée.
En quoi consiste l’enquête journalistique ?
À l’heure de l’information en continu (diffusion de l’actualité sur toutes les plateformes en ligne et à toute heure), l’enquête journalistique se positionne comme un véritable rempart aux dérives des fake news.
Elle propose un autre rythme. Plus lente, une bonne investigation nécessite du temps et un travail pointilleux. Elle présente aussi un autre modèle de diffusion : la publication exclusive d’un contenu de qualité vérifié.
L’enquête journalistique diverge du reportage en ce qu’elle ne vise pas à rapporter au lecteur ce qui a été vu, entendu et ressenti, mais bien de l’informer objectivement (et parfois sur des choses invisibles, inaudibles et délibérément cachées au public). Le droit d’enquêter est garanti aux journalistes professionnels par la Charte de Munich. C’est un genre journalistique qui ne peut être approximatif et qui s’inscrit naturellement dans le cadre d’une pratique déontologique du journalisme. En effet, l’enquête journalistique exige une grande rigueur intellectuelle et morale.
La méthodologie professionnelle de l’enquête journalistique
Lors de la phase d’enquête journalistique, le professionnel doit être attentif à divers points cruciaux :
– Il privilégie les bonnes questions, le bon sujet en effectuant un choix de manière libre et autonome.
– Il commence par effectuer un travail d’historien, se renseigne sur le personnage central de son enquête ou l’événement qu’il souhaite mettre en lumière.
– Sa rédaction doit donc lui offrir la possibilité d’adopter des délais longs.
– Aucune piste n’est négligée ni écartée.
– Le journaliste d’investigation doit savoir prendre les devants et se confronter à sa cible afin de lui demander de s’expliquer sur les faits qu’il a découverts.
– Dans la mise en forme de son enquête, il adopte un style professionnel, a une argumentation incontestable et livre son travail de manière totalement transparente.
Naturellement, le journaliste est conscient de l’importance et des conséquences de son enquête. Il inscrit donc ses activités dans le cadre des devoirs déontologiques de sa profession. Il n’a pas recours à des méthodes déloyales pour obtenir ses informations et respecte sans dérogation la vie privée des personnes impactées par son travail. Attentif à ne pas faire d’allégations diffamatoires ni d’accusations infondées, il ne publie pas un fait qui n’est pas vérifié. S’il advient que sa publication n’est pas juste, sa rédaction et lui-même doivent impérativement revenir dessus au plus vite en diffusant un correctif.
Pour acquérir les méthodes professionnelles de l’enquête journalistique, il est nécessaire de s’inscrire à une formation au sein d’un établissement spécialisé. L’ISFJ propose un parcours Journalisme très complet qui intègre la modalité de l’apprentissage en alternance. À l’occasion des sessions de cours, les participants étudient et acquièrent toutes les techniques de l’enquête journalistique et les mettent en pratique dans le cadre de projets pratiques ou lors de leur stage en entreprise.
Idéal du travail journalistique, l’enquête est un genre parfois difficile d’accès. Elle nécessite d’être formé aux techniques de l’investigation professionnelle et de faire preuve de rigueur dans le rendu de son travail.