Longtemps opposé aux rédactions classiques, le journalisme participatif, ou journalisme citoyen, prend la forme d’une plateforme en ligne où les internautes sont libres de poster des articles, de s’exprimer ou de témoigner sur un fait d’actualité. Pourquoi le choisir comme spécialité dans sa carrière professionnelle ?
Faire du journalisme participatif pour éviter les dérives des plateformes
On note que les initiatives de journalisme citoyen se sont souvent malheureusement soldées par des échecs, les sites périclitant rapidement vers des tendances extrémistes ou complotistes (c’est le cas de AgoraVox ou Bayosphère). Sans travail de vérification des sources et des faits, l’écueil est effectivement de tomber dans une forme de journalisme non encadré, axé sur l’intervention émotionnelle et subjective.
La collaboration du corps professionnel au journalisme participatif est cruciale, elle permet de soutenir la réappropriation démocratique des canaux d’actualité tout en garantissant une information saine. Les journalistes apporteront aux plateformes leurs compétences en matière d’enquête, de rédaction et d’objectivité dans le traitement des nouvelles, évitant que le site ne demeure qu’un espace digital d’échanges d’opinions. Ils sauront aussi vérifier les sources et la véracité des faits publiés en ligne auxquels pourront réagir librement les internautes.
Il est aussi nécessaire que ces sites de journalisme participatif bénéficient de l’expertise des professionnels de l’information afin de se doter d’un business modèle et de dépasser l’état de simple réseau social et se diriger vers le statut de canal informatif stable.
Le journalisme participatif : une dynamique d’avenir ?
La participation des professionnels aux plateformes de journalisme participatif doit conduire à produire des contenus de qualité avec une attitude experte, afin d’éviter les articles qui privilégient l’opinion ou l’emphase plutôt que les faits.
Les initiatives de journalisme collaboratif doivent être récupérées par les professionnels, qui notent déjà qu’une culture de l’information participative est née. Le journalisme participatif se qualifie aujourd’hui comme la collaboration d’amateurs au processus de création et de diffusion de l’actualité sur les supports numériques.
Le journalisme participatif devient alors pour les internautes une action contributive. Ils fournissent au corps professionnel le contenu à relayer : vidéos, témoignages, photographies, etc. Les citoyens pallient ainsi à l’absence immédiate des journalistes sur place et assurent un relai, dans l’attente que les rédactions puissent se déplacer jusqu’au lieu des faits.
De nombreuses rédactions s’emparent du phénomène du journalisme participatif, comme Médiapart, Rue89 ou le Huffington Post. Elles proposent un rapport horizontal, axé sur le partage d’informations et plus ouvert aux interactions avec le public.
Pour acquérir toutes les compétences afin de pouvoir aider à l’émergence d’un journalisme participatif sain et viable, il est crucial que les futurs professionnels suivent une formation complète. Elle doit comporter les enseignements classiques du traitement de l’information (écrit, radiophonique ou télévisuel) et ne pas oublier la maîtrise des outils et des canaux digitaux. Tous ces domaines d’enseignement figurent au programme du Bachelor et du Mastère Journalisme de l’ISFJ, école de référence des professions de l’information.
Le journalisme engagé, tel qu’on le voit se développer dans les pays anglo-saxons, est peut-être la dernière nuance du journalisme participatif.